Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MONARCA: PRINCESS PAULA DE FATIMA SIRGADO
MONARCA: PRINCESS PAULA DE FATIMA SIRGADO
Publicité
Catégories
MONARCA:  PRINCESS PAULA DE FATIMA SIRGADO
Archives
Pages
17 août 2009

Aux mondiaux de Berlin, Usain Bolt est devenu l'homme le plus rapide de tous les temps en réalisant 9''58

CARAAngolan President Jose Eduardo dos Santos speaks to the media after talks with German Chancellor Angela Merkel at the Chancellery on February 27, 2009 in Berlin, Germany. Dos Santos is on an official visit to Germany and is scheduled to meet with German business representatives later in the day. (Photo by Sean Gallup/Getty Images) *** Local Caption *** Jose Eduardo dos Santosn825964359_1249249_7129

ActualitésUsain Bolt, le 16 août 2009, à Berlin

AFP/ADRIAN DENNIS

Usain Bolt, le 16 août 2009, à Berlin

Berlin Envoyé spécial

Il y a d'abord un silence. Un silence surréel qui écrase la vieille enceinte olympique de 1936. Quelque 70 000 personnes se figent… Le public se prépare à vivre un moment historique : apercevoir un "éclair" sur une piste bleue. Un coup de feu et des cris d'hystérie s'élèvent pour guider, pendant 9 secondes et des poussières, un géant dans sa course contre le temps. Lorsque le Jamaïcain franchit la ligne d'arrivée, c'est l'extase. Dimanche 16 août, vers 21 h 45, 70 000 personnes ont connu un orgasme et assisté à un record jusqu'alors impensable.

Le Monde.fr vous fait gagner du temps et vous alerte par e-mail en cas d'événement majeur
Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts

Sur le même sujet

Usain Bolt.  

Aux mondiaux de Berlin, Usain Bolt est devenu l'homme le plus rapide de tous les temps en réalisant 9''58 en finale du 100 mètres. Il pulvérise le précédent record de 9''69, son propre temps, réussi un an plus tôt, jour pour jour, aux Jeux olympiques de Pékin.
Ce nouveau record du monde n'est pas une véritable surprise. La question n'était pas de savoir s'il allait pouvoir battre son chrono établi en Chine, mais si Usain Bolt était capable de descendre au-dessous des 9''60. Son principal concurrent, l'
Américain Tyson Gay, deuxième avec un temps de 9''71, avait prédit: "Je pense qu'on peut atteindre 9''60." L'entraîneur de Bolt, Glen Mills, assurait que son protégé était capable de courir en 9''54.

"Je pensais qu'il était possible de descendre en dessous des 9''60. C'était un objectif extraordinaire et je l'ai réalisé. Je suis très heureux", lance "l'éclair", le surnom du Jamaïcain. "Ce qu'on a vu est incroyable, s'enflamme Maurice Greene, l'ancien recordman du monde de la distance. Il peut aller plus vite car il apprend et il progresse encore. Quelque part, ça fait peur." "Je sais que je peux courir en 9''40. Je pense que je m'arrêterai à ce chrono, assure sans ciller Usain Bolt. Mon but, ce n'est pas de battre des records, mais de gagner des courses."

Pourtant, en gagnant des courses, il bat les records. Trois à son actif: le 100 mètres, le 200 mètres (19''30) et le 4× 100 mètres (37''10). Toujours sans forcer, avec une facilité désarmante et un sourire infatigable. Sur la piste, Usain Bolt est tel un gamin qui danse avant chaque départ, s'amuse avec les caméras et le public: il est surtout décontracté quand ses rivaux se concentrent, visages crispés, tentant de suivre son ombre.

"Près de 100% des épreuves de natation ont progressé ces deux dernières années, alors que 75% des épreuves d'athlétisme sont bloquées depuis quinze ans sur la même marque, pointait
Jean-François Toussaint, directeur de l'Institut de recherche biomédical et d'épidémiologie du sport (Irmes) pendant les mondiaux de natation, fin juillet. Aujourd'hui, seule la technologie peut nous aider à repousser encore les limites des performances sportives." Un Jamaïcain de 22 ans semble donner tort au responsable de l'Irmes. Certes, comme le rappelle l'hématologue Gérard Dine, il y a eu d'incroyables avancées dans le 100 mètres depuis les 9''95 de Jim Hines, en 1968 : les chaussures, les pistes redistribuant de la force cinétique aux coureurs, les techniques d'entraînement avec une connaissance plus poussée de la physiologie musculaire, le suivi médical qui permet une meilleure récupération.

Mais Bolt remet en question les théories scientifiques qui avaient mis une limite à un coureur du 100mètres: autour des 9''50. "Bolt pose même une question philosophique: l'homme est-il infini ou fini ?, souligne Christophe Brissonneau, sociologue du sport. L'homme n'est pas figé dans un calcul mathématique: il évolue, il grandit."

Comme pour toute performance d'une telle ampleur, les soupçons de dopage planent. Cinq athlètes jamaïcains ont été contrôlés positifs à un stimulant en juin. Victor Conte, l'Américain à l'origine du scandale Balco – du nom du laboratoire inventeur de la THG, un stéroïde de synthèse longtemps indétectable dont l'usage s'était répandu chez les sportifs de haut niveau – avait exhorté le patron de l'Agence mondiale antidopage, en décembre 2007, à ordonner durant la trêve des compétitions (d'octobre à janvier) des contrôles inopinés à la Jamaïque.

"Ce n'est pas le genre de Bolt, assure
Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme. Je le vois courir depuis qu'il a l'âge de 14 ans et déjà il était hors du commun." La course était-elle propre ? "Oui, c'est mon intime conviction", répond au Monde Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme. Le revenant Dwain Chambers, ancien dopé repenti qui a fini à la sixième place de la finale berlinoise, le pense aussi.

Il est presque 23 heures. Usain Bolt retourne sur la piste en poussant des cris à la Bruce Lee, s'agite en mimant des prises de karaté. Le Jamaïcain aura 23 ans le 21août. La veille, il devrait disputer la finale du 200 mètres.

Mustapha Kessous

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité